CHANT ler*
Signes effrayans dans les astres. Sécurité des Savans.
Alarmes du Peuple. •• •• •• •••• Je chante
La Peur, la Faim , la Soif et la Joie éclatante
Qu’éprouva notre antique et célèbre Cité ,
Lorsqu’un reptile impur par l’Egypte enfanté ,
Vint, sans quitter Memphis, jusqu’aux bords de la Seine,
Pour . ... . dans une immense arène.
Muse , dis-moi comment tant de faits merveilleux
A si peu de mortels ont désillé les yeux ;
Dis-moi ce qu’en pensa le Corps académique ;
Dis-moi par quel moyen le Légat de l’Afrique
Reçut enfin le prix de tous ses attentats ;
Dis-moi, dis, ou plutôt, Muse, ne me dis pas;
Car Ces faits sont écrits au temple de mémoire,
Et je puis bien, sans toi , m’en rappeler l’histoire.
(Ami lecteur, puisque je me passe de Muse, il faudra bien que vous vous passiez de vers ; car on n’en doit pas faire sans que quelqu’une de ces déesses ne nous les dicte. Or, ces faveurs-là étant rares pour moi, vous ne pourrez pas voir souvent de mes vers dans cet ouvrage; mais aussi lorsque vous en rencontrerez , vous serez sûr que ce ne seront pas des vers de contrebande , comme il arrive quelquefois a mes confrères de vous en fournir. )
Depuis plusieurs mois on voyoit des signes extraordinaires dans le ciel : l’épi de la Vierge avoit manqué