Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tout ce que les mortels dans les terrestres lieux,
Connaissent de plus prompt, de plus impétueux,
Tout ce que leur raison, par l’étude exercée,
Offre do plus actif à l’œil de leur pensée,
N’égalera jamais en son activité,
Ni la seconde ardeur, ni la célérité,
Dont tout dans cette zone et se meut et s’opère.
Chaque agent y paraît une flamme légère,
Et leurs traits mutuels se croisant tour-a-tour,
Semblent à chaque instant produire un nouveau jour ;
Ou plutôt nul instant n’interrompt leur vitesse ;
Mille éclairs à la fois s’y succédant sans cesse,
Y répandent un feu si constant et si clair,
Que ce cercle y paraît un éternel éclair.
Ce feu puissant, selon la céleste doctrine,
Pour un objet terrible a reçu l’origine :
Il lui fut ordonné de produire le temps,
Pour tenir lieu d’exil à ces fameux titans
Qui ne peuvent franchir sa vivante barrière,
Qui toujours écrasés du poids de la matière,
Montrent à l’univers dans leur punition,
Quelle furent leur audace et leur ambition.
C’est dans le sein caché de cette vaste zone,
Que l’Etre souverain voulut placer son trône :
Il lui faut un séjour où le calme et la paix,
Sans efforts, sans combats, demeurent à jamais,
Où le zèle et l’amour de la vérité sainte
Forment les seuls remparts de sa divine enceinte.
Si pour créer le monde, il nomma des agents.
Il en choisit aussi pour brûler son encens,