Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


15.

Si cet amour, malgré la distance où nous sommes, Vous a fait quelquefois descendre auprès des hommes, Ne peut-il pas aussi par ses droits virtuels, Jusqu’à vos régions élever des mortels ? Il unit tout : amis, que rien ne nous sépare ; Mon être veut vous suivre aux cieux, dans le Tartare ; Il vent mêler ses chants avec vos hymnes saints, Et siéger avec vous au conseil des destins.

16.

Tu triomphes, j’entends la voix de tes oracles,
Oh vérité ! je touche à ces vivants spectacles
Où l’œil et le tableaux, partageant ta clarté,
Sont animés tous deux par ta divinité ;
Il semble, en admirant ces foyers de lumière, *
Où ton éternité fixa son sanctuaire,
Que les sentiers du temps s’abaissent devant moi
Et que dans l’infini je m’élance après toi.