Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/57

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L’avarice sans l’or ? sans Dieu l’impiété ?
Et le mensonge, enfin, sans une vérité ?
Abjurez, croyez-moi, vos frivoles études,
Aisément éblouis par des similitudes,
Au plus grossier écueil l’erreur vous a conduits.
Voyant à tous les pas, dans ces différents fruits,
Mêmes faits, mêmes lois, mêmes noms, mêmes nombres,
Vous n’avez pas eu l’art de trier ces décombres.
Le Zodiaque écrit dans Henné, Tintyra,
Les cultes de tous temps avaient ce type la.
Du nombre empreint sur lui, la source est éternelle ;
Et le cercle lui-même en offre le modèle.
Qu’importait des erreurs que les âges roulants
Auraient vu se glisser dans les dates des temps ?
Un calcul faux qu’adopté ou produit l’ignorance ;
Des bases ne détruit ni l’objet, ni l’essence.
Montez donc a ces lois qui ne changent jamais :
L’esprit dans la nature aime à graver ses traits ;
Par elle eractement cette empreinte est suivie ;
La mort même ne fait que copier la vie.
Mais quand l’esprit vous peint ces grandes notions,
Et vous rouvre par la les saintes régions ;
L’homme en fait le flambeau de l’erreur et du crime,
Et marche en côtoyant le néant ou l’abîme ?"
.Dis-leur : Vous, écrivains, illustres orateurs, Qui venez, dites-vous, dissiper nos erreurs, Aux plus beaux de vos droits ne pourriez-vous atteindre ? Ce que la poésie a l’audace de feindre, Votre vive éloquence a droit de l’opérer. Dans la chaire, tâchez de ne jamais entrer,