Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/58

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Qu’au seul nom de celui d’où provient la parole ;
Les prodiges alors remplissant votre école,
Sauront de la sagesse assurer les progrès :
De même qu’un poète instruit de ces secrets,
Qui de l’art de parler serait vraiment l’oracle,
Ne ferait pas un vers qu’il ne fît un miracle.
Oui, nos langues pourraient n’avoir qu’à vous bénir :
Mais si vous préférez de vous faire applaudir ;
Si de l’illusion étant les interprètes,
Vous venez, parmi nous, comme les faux prophètes,
Détourner la parole a votre seul profit ;
Ou bien dire en son nom ce qu’elle n’a point dit,
Vos paroles un jour vous seront imputées,
Ou, comme un faux métal, elles seront traitées."
BDis à l’homme de bien : marche le cœur brisé ; Gémissant sur le mal, et sans cesse embrasé De zèle pour ’ton Dieu, d’amour pour ton semblable. De ton maître divin suis l’exemple ineffable. Si tu sais comme lui porter tous tes désirs Vers l’œuvre de ton père, et vivre de soupirs, Pour qu’il regarde l’homme, et pour qu’il le guérisse, Alors te remplissant de l’esprit de justice, Nul ne te touchera sans émouvoir ta foi, Et sans faire sortir une vertu de toi."
Ici, soit le pouvoir de ma douce espérance ; Soit que ces grands destins se montrassent d’avance ; Je sembla ! pressentir qu’a des fléaux affreux Succéderaient pour nous des moments plus heurenx.