Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




STANCES.




Sagesse sainte, sois bénie,
Ta main daigne briser nos fers.
Tu dis aux neuves de la vie :
Coulez sur lui du haut des airs.
Déjà ces sources bienfaisantes,
Comme autant de vapeurs brûlantes,
En traits de feu marquent leurs cours ;
Et dans leurs vives étincelles
M’offrent les splendeurs éternelles
Du Dieu qui précéda les jours.

La barrière des yeux s’entr’ouvre,
Il en sort des torrents d’éclairs ;
Un temple à mes yeux se découvre :
Voici le Dieu de l’univers.
An seul aspect de sa lumière,
Le front de la nature entière,
S’épouvante et vient se courber ;
Et frappés de son nom sublime,
Les astres, la terre et l’abîme,
Dans le néant semblent tomber.