Page:Saint-Martin - Poésies, 1860.djvu/59

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Je crus voir la sagesse assise sur un trône,
Retraçant de nos jours ce que vit Babylone,
Lorsqu’au milieu d’un champ, la voix d’Ezeohiël,
Fit revivre et marcher tous les morts d’Israël.
Je crus sentir qu’enfin cette sainte sagesse,
Accomplissant pour nous sa divine promesse,
Nous rendrait nos trésors, par Babel arrachés ;
Qu’elle ranimerait tous nos os desséchés ;
Que l’homme renaîtrait ; que les tribus captives,
Par lui, du vrai Jourdain, regagneraient les rives ;
Et que Jérusalem reverrait ses enfants.
«Oui, me dit Alexis, ils auront lieu ces temps,
Où l’homme rentrera dans la terre promise.
Au vrai Dieu, par son bras, elle sera soumise ;
Mais annonce aux mortels qu’ils ne l’habiteront
Qu’autant que pour leur maître ils la cultiveront."
Ces mots sont les dernier qu’Alexis fit entendre.
Quand j’eus loué les cieux, quand j’eus béni sa cendre,
Tout rempli de ce feu qui brûlait dans mon sein,
De mon paisible toit je repris le chemin,
Espérant en secret que ces saines lumières
Trouveraient quelqu’accès dans le cœur de mes frères.