Page:Saint-Pol-Roux - La Dame à la faulx, 1899.djvu/20

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gorise point, elle est ou elle n’est pas, et cette expression, quelle forme qu’elle revête, a pour fondement essentiel le rhythme (i).

O Rhythme : palpitations de Pan !

Parti d’un centre d’expansion — cœur des êtres ou cœur des choses — le rhythme se prononce en figures comme géométriques dont la science compose le génie du poète à qui revient le privilège de cadastrer révolution des sensibilités du monde, petites et grandes, subtiles et drues, douces et tragiques, et d’en paraphraser le lyrisme intérieur.

Tout se traduit par des ondes.

A son instant de manifestation, chaque foyer de vie dégage une émotion particulière dont le poète doit saisir l’irradiement sur l’ambiante page de la Destinée. Sinon l’œuvre est d’artificialité, les beaux fruits d’art ne se cueillant que sur cette idéale et souple végétation. La culture des nombres épars peu à peu nous initie à l’âme universelle, car c’est à coups de relatif que l’on parvient à l’Absolu.

De même que dans le mystère et que dans la nature, le rhythme se meut dans notre être en vagues de sang avec, pour tabernacle animé, notre

(i) L’époque en est au rhythme passementé d’allitérations et se terminant par la rime ou l’assonance pareille au pied qui frappe nerveusement le sol pour rebondir ou s’y pose telle une caresse, cependant j’estime l’assonance elle-même condamnée à disparaître à son tour pour céder la place à la seule cadence. (S.-P.-R.)

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