Page:Saint-Pol-Roux - La Rose et les Épines du chemin, 1901.djvu/75

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Ses yeux messianiques distillaient un miel radieux. Il me dit : — « J’offre à l’homme de fuir le tas d’erreurs dont il est le crabe, mais l’homme, tenant au lot d’ignominie qu’il jette au cours des ans sur ce diamant qu’était la Vie avant que ne la dissimulassent les gangues superposées par les générations, l’homme s’écarte de ma parole comme d’un signe de voleur, tant il chérit la lèpre superficielle moyennant laquelle, indivisément et d’âge en âge, il invisibilise la Vérité qui splendissait à l’aube, derrière à peine une pudeur de cristal. J’offre de dessiller l’être, d’améliorer sa prunelle, d’émonder l’horizon, et, par là, de restaurer Dieu : grandiose reflet de l’humanité pure. Offre stérile ! Loin d’utiliser l’esclave dévouement qui, perçant la distance épaisse, mène à la toison sublime, le prochain me récuse, repousse (à l’encontre de son habitude) le salaire de sa paresse, et ses grands bras de mé-