Page:Saint-Pol-Roux - La Rose et les Épines du chemin, 1901.djvu/76

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fiance étreignent le tas d’erreurs éperdument. A la gratuite chair de mes fruits de rédemption il préfère les déprimantes et dispendieuses galimafrées. Que si, péroraison, je clangore : « Visiter Dieu c’est le devenir ; mange ce fruit, tu seras divin », je sens le lâche remonter aussitôt se blottir dans l’immémoriale peau d’Adam. Voir partout le traquenard originel, voilà bien le terrestre fléau. Quoique suranné, certes il existe encore le serpent des serpents ; seulement il ne conseille plus : Mange ce fruit ! mais : Ne le mange pas ! Autrefois il eût aimé ramper parmi des dieux suscités par lui-même ; trôner sur des zéros, œufs de néant, lui suffit à cette heure, — soit qu’il prenne la forme d’un intestin de magistrat, soit qu’il s’abrite en quelque bedaine d’aristarque. Ses sifflets, je le confesse, éteignent mon ode. Oui, le reptile a vaincu l’aigle, et je sers de bouffon à la Bêtise Humaine. Néanmoins l’humanité me regrettera, va, lorsque défunt j’habiterai ces magni-