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Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/61

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Roucoulaient les miens.

Chaque soir l’appréhension d’en être réduits au mouton-qui-aboie par le geste larron d’une intruse à nos menues paupières nous invitait à dessertir ces Yeux pour les confier, dans une aiguière de rosée, aux sept serrures d’un bahut semblable sur ses pieds au dragon des légendes.

Dès le réveil, tous les deux nous sautions vers leur délivrance, et l’aurore s’embellissait du feu d’artifice de nos premiers regards.

Hélas ! un matin la hâte de nous voir beaux et purs brouilla la vendange de nos doigts

Elle prit mes Yeux.

Je pris ses Yeux.

À peine nous fûmes-nous face à face aperçus qu’un invisible ressort jouant entre nos poitrines nous projeta contre les cloisons de la chambre.