Aller au contenu

Page:Saint-Pol-Roux - Les Reposoirs de la procession, t1, 1893.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au fond, à gauche, à droite du haut sol de planches que fouleront les Bizarres bariolés comme des oiseaux précieux ou des batraciens magiques, une toile enfantinement peinte s’éploie, sur laquelle : une Princesse Naine épousant un Roi Géant ; un Explorateur en houppelande bleu barbeau, et sous le bras un jaune parapluie, englouti par un crocodile couleur d’herbe tendre ; un Peau-Rouge qui se débat dans la colique abominable d’un reptile aux écailles d’huîtres, et autres parodies d’épouvante.

Devant l’estrade, deux musiciens déments. L’un tape à coups redoublés sur un âne métamorphosé en tambour, l’autre, m’évoquant une dérisoire caricature de Saint Jean Chrysostôme, avance et ramène de grandes lèvres de cuivre : une sonore grêle de rayons de soleil méridional dégringole du métallique pavillon, et ce