Page:Saint-Saëns - Portraits et Souvenirs, Société d’édition artistique.djvu/153

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où la Présence réelle, la Confession, mettent la terreur des inquiétants mystères. Entre le salon anglais, où la correction absolue s’impose, et le temple, la transition est à peine sensible, comme entre le parfait gentleman et le prêtre marié, père de famille, menant une vie élégante et ne se retranchant aucune des joies permises de la vie. Un peu plus de gravité dans le maintien ici que là, et c’est tout, ou peu s’en faut. A part certaines sectes, comme la ridicule Armée du Salut, les Anglais ne me semblent pas avoir la tendance au mysticisme qu’on leur prête d’ordinaire ; ces étudiants, qui assistent tous les jours à l’office et endossent le surplis, n’ont rien dans leurs allures qui sente l’illuminisme ou la bigoterie ; ils sont gais, remuants et bons vivants, ainsi qu’il sied à la jeunesse.


III

Tous ceux gui me connaissent savent à quel point je suis peu apte à recevoir des honneurs et à payer de ma personne dans les réunions d’apparat ; aussi n’allais-je pas à Cambridge sans une certaine appréhension. Je me disais, pour me rassurer, qu’on ne doit point s’effaroucher des honneurs qui viennent d’eux-mêmes au-devant de vous, quand le fardeau en est partagé. J’aurais banni