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Page:Saint-Saëns - Portraits et Souvenirs, Société d’édition artistique.djvu/219

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Grand Concours de la Ville de Paris, nous avons tout un répertoire français qui n’est pas tant à dédaigner ? Si vous voulez de l’exotique, vous pouvez prendre les symphonistes italiens, depuis Bazzini jusqu’à M. Sgambati, les Scandinaves, les Tchèques, les Hongrois, la brillante école belge, la puissante école russe, l’école allemande dont la fécondité est devenue tellement débordante qu’elle menace de se submerger elle-même ; l’école anglaise qui renaît de ses cendres, l’école américaine qui commence à naître ; et vous verrez que les concerts pourraient, s’ils le voulaient, ne rien devoir à la musique de théâtre ; que, s’ils lui ouvrent leurs portes, ce doit être à la condition qu’elle ne mettra qu’un pied chez eux, et non quatre ; et que notre public, qui croit tout connaître, ne possède qu’une faible partie des trésors auxquels il a droit.

Il me faut revenir sur l’erreur de Pasdeloup, à propos de la Symphonie avec chœurs de Beethoven ; car elle est tellement invraisemblable qu’on ne me croirait pas sur parole si je n’expliquais comment elle a pu se produire. Voici les faits : Dans la partition originale, les voix de soprano, de contralto et de ténor sont écrites à la manière classique, en clefs d’ut de trois espèces : première, troisième et quatrième lignes. L’éditeur qui le premier fit une édition française de cet œuvre colossal eut l’idée, fort légitime en soi, de tout réduire en clef de sol. On sait que pour les parties de ténor, quand on les