Page:Saint-Saëns - Rimes familières.djvu/26

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Peut-être voudrais-tu guerroyer dans l’armée
Des conquérants de l’Art,
Et qu’un jour t’acclamant, pour toi la Renommée
Déployât l’étendard.

Imprudent ! fuis la route où son clairon résonne !
Elle mène à l’enfer.
Si la déesse au front nous met une couronne,
La couronne est de fer.

Tu connaîtras, hélas ! si ton char met sa roue
 Dans ce chemin glissant,
L’ornière qui se creuse, et le froid sur ta joue
De l’Aquilon puissant !

Tu connaîtras les yeux menteurs, l’hypocrisie
Des serrements de mains,
Le masque d’amitié cachant la jalousie ;
Les pâles lendemains