Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/33

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vait pas comment deux augures pouvaient se regarder sans rire. Ainsi, dans l’aperçu du travail que j’entreprends de présenter au public, partie par partie, j’ai du commencer par prouver que les institutions actuelles étaient tout à fait en arrière des connaissances acquises par les gouvernés, qu’elles étaient, et qu’elles méritaient, en effet, d’être un objet de risée publique.

J’aurais certainement pu ne raisonner que sur les principes ; mais de cette manière, j’aurais été nécessairement abstrait et froid ; je n’aurais mis la vérité (que je devais rendre la plus saillante possible) qu’à la portée d’un très-petit nombre.

Voilà, mes chers compatriotes, ce qui m’a engagé à présenter en opposition, d’une part, la capacité des gouvernés, ainsi que l’utilité des services qu’ils rendent à la chose publique, en suivant des principes opposés à ceux des gouvernants ; et, d’une autre part, le mode d’élection aux places du gouvernement, la capacité que ces plans exigent et les services que rendent ceux qui les occupent ; mais je déclare formellement que je n’ai eu aucunement en vue de déprécier les vertus et les talents des princes, ni le mérite des ministres, ni la capacité des autres fonctionnaires publics ; ce sont les institutions seules que