Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paraissent devoir adopter aujourd’hui, j’ai cédé, mes chers compatriotes, au besoin de vous indiquer devance l’ensemble de mon opinion politique, afin de vous faire connaître le plus tôt possible le but et l’esprit de cet ouvrage. Mais je ne me suis point dissimulé qu’un système de mesures aussi neuves, présenté sous la forme d’un simple énoncé, sans être appuyé par aucun raisonnement, devait nécessairement rencontrer les plus grands obstacles à s’introduire dans les têtes, et paraître, de prime abord, tout à fait impraticable, même aux esprits les plus philosophiques. J’ai donc prévu que les jugements les plus favorables sur la valeur intrinsèque de ces mesures seraient purement abstraits, et que le système commencerait par être classé parmi les utopies. Quel que soit l’inconvénient de cette première sensation, je n’en persiste pas moins à croire, en thèse générale, que l’énoncé doit précéder la démonstration. Cette exposition sommaire de l’ensemble de mes idées a fixé le but de tous mes travaux ultérieurs, car ils n’auront pas d’autre objet que de développer et de fortifier par des démonstrations le système dont j’ai présenté les bases.

Les raisonnements que j’emploierai pour cela