Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fait justice d’un tel caractère, et l’impulsion qu’ils ont donnée a produit, chez les Anglais principalement, une série d’ouvrages historiques infiniment supérieurs à tous ceux qui les avaient précédés. Mais, malgré ce précieux résultat, il faut convenir que la philosophie du siècle dernier n’a pas été plus loin que la simple critique. Sur ce point, comme sur tous les autres, elle a bien mieux établi ce qu’il fallait éviter que ce qu’il fallait faire. Si tous les hommes éclairés sentent aujourd’hui que l’histoire ne consiste pas dans l’insipide tableau des hauts faits de l’astuce et de la force, il en est peu, il est peu d’historiens même qui aient nettement compris le véritable objet et le véritable but des grands travaux historiques.

Plusieurs, à est vrai, et surtout Hume, ont fixé leur principale attention sur la marche de la civilisation, et ils ont présenté sur ce sujet un grand nombre de vues judicieuses et profondes ; mais ces améliorations n’ont guère été que partielles. Les observations ont bien été, depuis cette époque, dirigées en général dans un meilleur esprit ; mais elles n’en ont pas moins continué à être coordonnées de la même manière, ainsi qu’un vieux château dont la distribution