Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/86

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du nouveau, et que j’ai tâché de rendre par l’opposition des mots pouvoir et capacité. Je ne dis pas : un nouveau pouvoir s’élève à côté de chacun des deux pouvoirs anciens, mais : une capacité s’élève à côté d’un pouvoir. C’est, en d’autres termes, l’action des principes qui naquit alors, pour se substituer aujourd’hui à l’action des hommes, la raison pour remplacer la volonté, ainsi que je l’expliquerai plus amplement dans le Second Extrait qui se trouvera à la fin de cette livraison.

Le pouvoir temporel dans l’ancien système étant militaire, exigeait, par sa nature, le plus haut degré d’obéissance passive, de la part de la nation. Au contraire, dans la capacité industrielle, envisagée comme devant diriger les affaires temporelles de la société, l’arbitraire n’entre point et ne saurait entrer, puisque, d’une part, tout est jugeable dans le plan qu’elle peut former pour travailler à la prospérité générale, et d’une autre part, l’exécution de ce plan ne peut exiger qu’un très-faible degré de commandement des hommes, à l’égard les uns des autres.

De même, le pouvoir spirituel, étant de sa nature conjectural, devait nécessairement de-