logique. Mais toute cette splendeur reposait sur un terrain miné.
Si les historiens eussent mieux analysé et plus approfondi l’examen du moyen âge, ils ne nous auraient pas parlé uniquement de la partie visible de cette période ; ils auraient constaté la préparation graduelle de tous les grands événements qui se sont développés plus tard, et ils n’auraient pas présenté les explosions du xvie siècle, et des siècles suivants, comme brusques et imprévues. Quoi qu’il en soit, ce n’est incontestablement qu’au xvie siècle qu’a commencé la lutte ouverte entre les deux systèmes. C’est là que nous allons la prendre.
L’attaque de Luther et de ses co-réformateurs contre l’autorité pontificale a renversé de fait le pouvoir spirituel, comme pouvoir européen : ce qui était son véritable caractère politique. En même temps, elle a sapé radicalement l’influence qui restait encore à l’autorité théologique en détruisant le principe de la croyance aveugle, en remplaçant ce principe par le droit d’examen, qui, restreint d’abord dans des limites assez étroites, devait inévitablement s’agrandir continuellement et embrasser enfin un champ indéfini.
Ce double changement s’est opéré d’une ma-