Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/372

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ou du moins sentent le besoin de le respecter dans les autres ; quand les écrivains les plus distingués s’occupent d’en déterminer l’origine, les formes et les progrès, et que, d’une autre part, la théologie cherche à l’étouffer sous le poids de la superstition : tel est le but principal qu’on s’est proposé dans les dialogues suivants.

Les ministres des différentes sectes chrétiennes qui se regardent réciproquement comme hérétiques, et qui, dans le sens vrai et moral du Christianisme, le sont tous à différents degrés, ces ministres, disons-nous, ne manqueront pas de se récrier contre une semblable accusation, et contre l’écrit où elle est développée ; mais ce n’est point principalement à eux que s’adresse cet écrit, il s’adresse à tous ceux qui, classés, soit comme catholiques, soit comme protestants luthériens, ou protestants réformés, ou anglicans, soit même comme israélites, regardent la religion comme ayant pour objet essentiel la morale ; à tous les hommes qui admettant la plus grande liberté de culte et de dogme, sont loin cependant de regarder la morale avec des yeux d’indifférence, et qui sentent le besoin continuel de l’épurer, de la perfectionner, et d’étendre son empire sur toutes les classes de la société en lui