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Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/381

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formes au principe fondamental de la morale divine, et celles qui sont contraires à ce principe.

Le C. Précisez davantage votre idée, et dites-moi si vous regardez l’église chrétienne comme infaillible.

Le N. Dans le cas où l’église a pour chefs les hommes les plus capables de diriger les forces de la société vers le but divin, je crois que l’église peut sans inconvénient être réputé infaillible, et que la société agit sagement en se laissant conduire par elle.

Je considère les Pères de l’église comme ayant été infaillibles pour l’époque où ils ont vécu, tandis que le clergé me paraît aujourd’hui, de tous les corps constitués, celui qui commet les plus grandes erreurs, les erreurs les plus nuisibles à la société ; celui dont le conduite se trouve le plus directement en opposition avec le principe fondamental de la morale divine.

Le C. La religion chrétienne se trouve donc, selon vous, dans une bien mauvaise situation ?

Le N. Bien au contraire ; jamais il n’a existé un si grand nombre de bons chrétiens ; mais aujourd’hui ils appartiennent presque tous à la classe des laïques. La religion chrétienne a perdu, depuis le quinzième siècle, son unité d’action.