Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/384

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divine doit devenir la morale unique ; c’est la conséquence de sa nature et de son origine.

Le peuple de Dieu, celui qui avait reçu des révélations avant l’apparition de Jésus, celui qui est le plus généralement répandu sur toute la surface du globe, a toujours senti que la doctrine chrétienne, fondée par les Pères de l’Église, était incomplète ; il a toujours proclamé qu’il arriverait une grande époque, à laquelle il a donné le nom de messiaque, époque où la doctrine religieuse serait présentée avec toute la généralité dont elle est susceptible ; qu’elle réglerait également l’action du pouvoir temporel et celle du pouvoir spirituel, et qu’alors toute l’espèce humaine n’aurait plus qu’une seule religion, qu’une même organisation.

Enfin, je conçois clairement la nouvelle doctrine chrétienne, et je vais la produire ; puis je passerai en revue toutes les institutions spirituelles et temporelles qui existent en Angleterre, en France, dans l’Allemagne du Nord et dans celle du Sud ; en Italie, en Espagne et en Russie ; dans l’Amérique septentrionale et dans l’Amérique méridionale. Je comparerai les doctrines de ces différentes institutions avec celle qui se déduit directement du principe fonda-