Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/399

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siastiques, c’est-à-dire le gouvernement, ne les nourrissaient pas. Les pauvres, étant nourris par charité, sont mal nourris ; ainsi leur existence est malheureuse sous le rapport physique.

Ils sont encore plus malheureux sous le rapport moral, puisqu’ils vivent dans l’oisiveté, qui est la mère de tous les vices et de tous les brigandages dont ce malheureux pays est infesté.

La troisième accusation d’hérésie que je porte contre le pape, à raison de la manière vicieuse et anti-chrétienne dont il gouverne ses sujets temporels, est donc fondée.

J’accuse le pape et tous les cardinaux actuels, j’accuse tous les papes et tous les cardinaux qui ont existé depuis le quinzième siècle, d’être et d’avoir été hérétiques sous ce quatrième chef :

Je les accuse d’abord d’avoir consenti à la formation de deux institutions diamétralement opposées à l’esprit du Christianisme, celle de l’inquisition et celle des jésuites ; je les accuse ensuite d’avoir, depuis cette époque, accordé, presque sans interruption, leur protection à ces deux institutions.

L’esprit du Christianisme est la douceur, la