Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/412

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de la même manière qu’elle l’avait été par les Pères de l’Église à leurs contemporains ; il n’avait pas non plus le droit d’en tirer la conséquence que le culte devait être dépouillé de tous les charmes dont les beaux-arts peuvent l’enrichir.

La partie dogmatique de la réforme de Luther a été manquée ; cette réforme a été incomplète, elle a besoin de subir elle-même une réformation.

J’accuse les luthériens d’être hérétiques sous ce premier chef :

Je les accuse d’avoir adopté une morale qui est très inférieure à celle qui peut convenir aux chrétiens dans l’état actuel de leur civilisation.

L’opinion publique des Européens étant favorable au protestantisme, tandis qu’elle est contraire au catholicisme, je dois établir la démonstration de l’hérésie protestante avec une grande sévérité, ce qui m’oblige à traiter cette question d’une manière très-générale.

Jésus avait donné à ses apôtres et à leurs successeurs la mission d’organiser l’espèce humaine de la manière la plus favorable à l’amélioration du sort des pauvres ; il avait recom-