Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/429

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Plus la société se perfectionne au moral et au physique, plus les travaux intellectuels et manuels se subdivisent ; ainsi dans l’habitude de la vie, l’attention des hommes se fixe sur des objets d’un intérêt de plus en plus spécial, à mesure que les beaux-arts, que les sciences et que l’industrie font des progrès.

De là il résulte que, plus la société fait de progrès, et plus elle a besoin que le culte soit perfectionné ; car le culte a pour objet d’appeler l’attention des hommes, régulièrement assemblés au jour de repos, sur les intérêts qui sont communs à tous les membres de la société, sur les intérêts généraux de l’espèce humaine.

Le réformateur Luther, et, depuis sa mort, les ministres des églises réformées, auraient donc dû rechercher les moyens de rendre le culte le plus propre possible à fixer l’attention des fidèles sur les intérêts qui leur sont communs.

Ils auraient dû rechercher les moyens et les circonstances les plus favorables pour développer complètement aux fidèles le principe fondamental de la religion chrétienne : tous les hommes doivent se conduire en frères à l’égard les uns des autres, pour familiariser leur esprit avec ce principe, et les habituer à en faire des applica-