Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/433

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À cela je réponds : l’objet de mon travail n’est point de rechercher laquelle des religions Protestante ou Catholique est la moins hérétique ; j’ai entrepris de prouver qu’elles l’étaient toutes les deux, quoiqu’à des degrés différents ; c’est-à-dire que ni l’une ni l’autre n’était la religion chrétienne ; j’ai entrepris de démontrer que depuis le quinzième siècle le Christianisme avait été abandonné ; j’ai entrepris de rétablir le Christianisme en le rajeunissant ; je me propose pour but de faire subir à cette religion (éminemment philanthropique) une épuration qui la débarrasse de toutes les croyances et de toutes les pratiques superstitieuses ou inutiles.

Le Nouveau Christianisme est appelé à faire triompher les principes de la morale générale dans la lutte qui existe entre ces principes et les combinaisons qui ont pour objet d’obtenir un bien particulier aux dépens du bien public ; cette religion rajeunie est appelée à constituer tous les peuples dans un état de paix permanente, en les liguant tous contre la nation qui voudrait faire son bien particulier aux dépens du bien général de l’espèce humaine, et en les coalisant contre tout gouvernement assez antichrétien pour sacrifier les intérêts nationaux aux intérêts privés