Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/432

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’a fait Luther à cet égard ? Il a réduit le culte de l’Église réformée à la simple prédication ; il a prosaïqué le plus qu’il a pu tous les sentiments chrétiens ; il a banni de ses temples tous les ornements de peinture et de sculpture ; il a supprimé la musique, et il a donné la préférence aux édifices religieux dont les formes sont le plus insignifiantes, et par conséquent le moins propres à disposer favorablement le cœur des fidèles à se passionner pour le bien public.

Les protestants ne manqueront pas de m’objecter que si les catholiques chantent beaucoup, si leurs temples sont décorés des productions des plus grands maîtres dans la peinture ainsi que dans la sculpture, cependant les prédications des ministres réformés produisent sur leurs auditeurs un effet beaucoup plus fructueux pour le bien public que tous les sermons des prêtres catholiques, dont l’objet principal consiste toujours à faire donner aux fidèles de la communion papale le plus d’argent possible pour les frais du culte et pour l’entretien du clergé, et qu’en conséquence de ces faits, il est impossible de nier que leur culte ne soit préférable à celui des catholiques.