Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/438

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de la force physique, et à gouverner les nations à son profit. Luther a prescrit aux protestants d’étudier le Christianisme dans les livres qui avaient été écrits à l’époque de sa fondation, et particulièrement dans le Bible. Il a déclaré qu’il ne reconnaissait point d’autres dogmes que ceux exposés dans les saintes écritures.

Cette déclaration de sa part a été aussi absurde que le serait celle de mathématiciens, de physiciens, de chimistes, et de tous autres savants qui prétendraient que les sciences qu’ils cultivent doivent être étudiées dans les premiers ouvrages qui en ont traité.

Ce que je viens de dire n’est aucunement en opposition avec la croyance à la divinité du fondateur du Christianisme ; Jésus n’a pu tenir aux hommes que le langage qu’ils pouvaient comprendre à l’époque où il leur a parlé ; il a déposé dans le mains de ses apôtres le germe du Christianisme, et il a chargé son Église du développement de ce germe précieux ; il l’a chargée du soin d’anéantir tous les droits politiques dérivés de la loi du plus fort, et toutes les institutions qui formaient des obstacles à l’amélioration de l’existence morale et physique de la classe la plus pauvre.