Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/437

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de repos, l’attention des hommes sur les considérations et sur les sentiments philanthropiques, et le dogme ne doit plus être conçu que comme une collection de commentaires, ayant pour objet des applications générales de ces considérations et de ces sentiments aux grands événements politiques qui peuvent survenir, ou pour objet de faciliter aux fidèles les applications de la morale dans les relations journalières qui existent entre eux.

Je vais examiner maintenant ce que Luther a pensé du dogme, ce qu’il en a dit, ce qu’il a prescrit à cet égard aux protestants.

Luther a considéré le Christianisme comme ayant été parfait à son origine, et comme s’étant toujours détérioré depuis l’époque de sa fondation ; ce réformateur a fixé toute son attention sur les fautes commises par la clergé pendant le moyen âge, et il n’a aucunement remarqué les progrès immenses que les ministres des autels avaient fait faire à la civilisation, ni la grande importance sociale qu’ils avaient fait acquérir aux hommes occupés de travaux pacifiques, en diminuant la puissance et la considération du pouvoir temporel, de ce pouvoir impie qui tend par sa nature à soumettre les hommes à l’empire