Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/507

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comédiens italiens, et n’en voulut plus d’autre. Tant qu’ils n’avoient fait que se déborder en ordures sur leur théâtre, et quelquefois en impiétés, on n’avoit fait qu’en rire ; mais ils s’avisèrent de jouer une pièce qui s’appeloit la Fausse Prude, où Mme de Maintenon fut aisément reconnue. Tout le monde y courut, mais après trois ou quatre représentations, qu’ils donnèrent de suite, parce que le gain les y engagea, ils eurent ordre de fermer leur théâtre, et de vider le royaume en un mois. Cela fit grand bruit, et si ces comédiens y perdirent leur établissement par leur hardiesse et leur folie, celle qui les fit chasser n’y gagna pas, par la licence avec laquelle ce ridicule événement donna lieu d’en parler.