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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 2.djvu/145

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le parlement, ayant eu ordre d’assister aux obsèques de l’archevêque de Lyon son fils, mort à Paris en 1536, pendant une assemblée que François Ier y avoit convoquée, le parlement répondit que la cour, en considération des mérites du feu maréchal de Gié et de son fils, lui rendroit volontiers l’honneur qu’elle avoit coutume de rendre aux princes et aux grands du royaume. Or, si ce prélat avoit été rang à recevoir cet honneur, le parlement le lui auroit rendu tout de suite sans répondre ; et on voit qu’il ne répondit que pour montrer que c’étoit, non par rang, mais en considération des mérites du père et du fils qu’il irait à ses obsèques.

Outre cet archevêque qui fit fort parler de lui dans le clergé, le maréchal de Gié eut deux autres fils ; la branche de l’aîné finit à son petit-fils, sur tous lesquels il n’y a rien à remarquer. Les sœurs de ce dernier épousèrent, l’aînée un Beauvilliers, dont le duc de Beauvilliers est descendu ; la cadette, le marquis de Rothelin, frère et oncle des ducs de Longueville ; et de ce mariage vint Léonor, duc de Longueville, d’où sont sortis tous les autres depuis, et que sa mère et sa femme firent tant valoir. C’est de ce marquis de Rothelin que les Rothelin d’aujourd’hui sont bâtards.

Le second fils du maréchal de Gié, gendre cadet du dernier vicomte de Rohan, n’eut qu’un fils qui fit un grand mariage. Il épousa Isabelle, fille de Jean, sire d’Albret, et de Catherine de Grailly, dite de Foix, reine de Navarre. C’est ce qu’il faut expliquer.

Elle étoit fille de Gaston, prince de Viane, et de Madeleine de France, sœur put née de Louis XI ; et le prince de Viane étoit Grailly, dit de Foix, dont l’héritière étoit tombée dans sa maison avec les comtés de Foix, de Bigorre et de Béarn qu’ils possédoient ; [il] étoit fils de Gaston IV, comte de Foix, etc., que Charles VII fit comte-pair de France en 1458, et d’Éléonore, fille de Jean II, roi d’Aragon, et de sa