Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/118

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d’un étage très inférieur, et cette place ne convient pas aux personnes d’une qualité un peu distinguée. Les unes et les autres servent par semaine, suivent la reine partout, sont de garde à certains temps dans son appartement, et toutes également dans la même dépendance de la camarera-mayor, pour ne rien répéter, que les gentilshommes de la chambre sont du sommelier. En l’absence de la camarera-mayor, la plus ancienne dame du palais en semaine la supplée en tout. La camarera-mayor sert le roi et la reine quand ils mangent ensemble chez elle, ou la reine seule, quand le roi n’y vient point, et met un genou en terre pour leur donner à laver et à boire. Derrière elle sont les dames du palais de semaine, et derrière celles-ci les señoras d’honneur de semaine. Tout le service se fait par la camarera-mayor, et lui est présenté par les dames du palais, qui le reçoivent des señoras d’honneur ; celles-ci le vont prendre, à la porte, des femmes de chambre, à qui les officiers de la bouche le présentent, et cela tous les jours. La camarera-mayor est ordonnatrice de toute la dépense de la garde-robe de la reine.

Les femmes de chambre sont toutes personnes de condition, et au moins de bonne noblesse. Filles toutes, elles deviennent quelquefois señoras d’honneur en se mariant. Toutes logent au palais, ainsi que la première femme de chambre qu’on appelle l’azafata, laquelle est d’ordinaire la nourrice du roi ou de la reine, et par conséquent ordinairement très inférieure aux femmes de chambre, sur lesquelles elle a pourtant les mêmes distinctions de services et d’honneurs, et le même commandement que la camarera-mayor a sur les autres dames, à laquelle l’azafata et les autres femmes de chambre sont totalement subordonnées, et sous son autorité et commandement. Quand le roi et la reine vont en cérémonie à Notre-Dame d’Atocha, qui est une dévotion célèbre à une extrémité de Madrid, ou quelque autre part, marchent d’abord un ou deux carrosses remplis de gentilshommes de la chambre, celui du grand écuyer et du roi,