Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/264

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de voir toute la cour applaudir, à laquelle aussi j’avois tâché de plaire. Comme on retournoit deux jours après à Madrid, on remit à y faire la réception de l’un et la couverture de l’autre.

Il est bon toutefois de remarquer que ces deux exemples ont été faits en deux occasions uniques en faveur de deux étrangers à l’Espagne, pour deux personnes dont la démission ne multiplioit rien, parce que, comme ducs de France, nous avions déjà les mêmes rangs, honneurs et prérogatives en Espagne que les grands, droit et usage de nous trouver partout avec et parmi eux, qui étoient bien aises que j’en profitasse souvent. Ce fut aussi ce qui nous empêcha, M. de Berwick et moi, de faire pour nous-mêmes la cérémonie de la couverture, parce qu’elle ne nous donnoit rien dont nous ne fussions en possession entière ; aussi assistai-je parmi les grands, et couvert comme eux, à la couverture de mon fils, qui est une cérémonie où les ambassadeurs ne se trouvent point.




CHAPITRE XIV.


Cérémonie de la couverture et ses différences pour les trois différentes classes chez le roi d’Espagne, et son plan. — La même cérémonie chez la reine d’Espagne, et son plan. — Tout ancien prétexte de galanterie pour se couvrir aboli. — Distinction de traits et d’attelages. — Femmes et belles-filles aînées de grands seules et diversement assises. — Séance à la comédie et au bal. — Grands, leurs femmes, fils aînés et belles-filles aînées expressément et seuls invités à toute fête, plaisir et cérémonie, et à quelques-unes les ambassadeurs.


Après avoir parlé des usages que nous connoissons et que les grands d’Espagne n’ont pas, il faut venir au rang ; honneurs