Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/288

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qui est dans la tribune. Les grands saluent la reine profondément. Le roi la salue aussi ; elle laisse un court intervalle entre elle et le prince, et suit la procession entre son majordome-major et son grand écuyer, suivie des infants. Après eux marche seule la camarera-mayor, les dames de la reine deux à deux, puis celles des infants. Le roi et les grands se couvrent hors la chapelle. Les seigneurs et les gens de qualité côtoient, les uns les grands les plus près du roi, la plus grande partie les dames ; puis le commun suit. Il y a des officiers des gardes du corps des deux côtés du roi, et celui qui sert auprès de la reine lui porte la queue. On fait le tour des corridors du palais, ce que j’expliquerai ailleurs. En toutes les processions c’est le même ordre de marche. À celle-là mon fils et moi étions sur le banc des grands, plusieurs entre nous deux, et c’est là où j’ai dit que le hasard fit qu’il me précéda. Le roi et tous baisent l’anneau du cardinal après avoir reçu le cierge.

Le jour des Cendres, les ambassadeurs y sont. La bénédiction faite, le cardinal, suivi du nonce et des majordomes, va au milieu de l’autel, comme ci-dessus, où tous deux prennent une étole d’un des assistants à l’autel ; le célébrant donne des cendres au cardinal seulement incliné, qui lui en donne ensuite, mais le célébrant à genoux, puis au nonce incliné qui revient à sa place, après à tout le clergé. Le roi vient accompagné comme à la distribution des cierges, et le carreau lui est présenté de même. Lui et le prince en ayant reçu, et le carreau ôté comme lors des cierges, les ambassadeurs viennent, recevoir les cendres, puis le majordome-major qui étoit resté là ; ensuite le capitaine des gardes, puis tous les grands, après quoi le cardinal en va porter à la reine, aux infants et à tout ce qui est dans la tribune. Elle n’assiste jamais ailleurs à aucune chapelle, les jours ordinaires c’est où le roi et elle entendent la messe, et où ils communient leurs jours marqués, et personne n’y entre que leurs grands officiers intérieurs et les dames de la reine