La Bavière en proie à l’empereur. — Trèves et Traarbach perdus. — Marlborough en diverses cours d’Allemagne. — Landau rendu au roi des Romains ; Laubanie, aveuglé dedans, récompensé. — Séparation des armées. — Coigny, colonel général des dragons. — Abbé de Pomponne ambassadeur à Venise. — Puysieux ; sa famille, son caractère. — Son adresse le fait chevalier de l’ordre. — Comte de Toulouse, de retour, résolu de perdre Pontchartrain, est arrêté par sa femme. — Caractère de Pontchartrain. — Suites funestes à l’État. — Mort de Caylus ; caractère de sa femme. — Cercles. — Berwick de retour d’Espagne. — Mariage du marquis de Charost et de Mlle Brûlart, depuis duchesse de Luynes et dame d’honneur de la reine. — Mort de Mme de Gamaches. — Mort duc de Gesvres. — Mort du président Payen. — Bouligneux et Wartigny tués devant Verue. — Singularité arrivée à des masques de cire. — Mort de la duchesse d’Aiguillon ; son caractère. — Marquis de Richelieu ; explication de sa prétention de succéder à la dignité d’Aiguillon, rejetée par le roi. — Denonville obtient permission de venir se justifier. — Marlborough passe en Angleterre avec Tallard et les principaux prisonniers. — Villars rappelé de Languedoc, où Berwick va commander.
M. de Vendôme s’opiniâtra à vouloir assiéger Verue ; il dépêcha, à son
ordinaire, un courrier pour mander qu’en y arrivant, le 14 octobre, il avoit
emporté trois hauteurs que les ennemis avoient négligé de retrancher, d’où il
les avoit chassés à la vue de M. de Savoie et de toute sa cour, qui avoient été
obligés de se retirer à toutes jambes. Avec ces fanfaronnades il repaissoit le
roi à l’appui de Mme de Maintenon par M. du Maine. Jamais siège si follement
entrepris, peu qui aient tant coûté de temps, d’hommes et d’argent. Il influa
encore sur la campagne suivante, qu’on ne put ouvrir à temps par le
délabrement de l’armée. Le terrain étoit extrêmement mauvais, même dans
la belle saison, et on alloit se trouver dans la mauvaise ; et tandis que la place
étoit attaquée d’un côté, elle étoit soutenue de l’autre par un camp retranché
de l’autre côté de l’eau, qui rafraîchissoit la place tout à son aise de troupes
et de tout, et inquiétoit continuellement notre armée. L’opiniâtreté et
l’autorité que M. de Vendôme s’étoit acquise par son crédit l’emportèrent