Quelque soin que j’aie pris jusqu’à cet endroit, non seulement de ne dire que la plus exacte vérité, mais de la ranger encore dans l’ordre précis des temps où sont arrivées les choses que j’estime mériter d’être écrites, il faut avouer qu’il m’en est échappé deux : l’une sur la maison de Rohan, l’autre sur la maison de Bouillon, la première de 1703, l’autre aussi de la même année. Il faut donc avant d’aller plus loin réparer cette faute dès que je m’en aperçois.
On se souviendra de ce qui a été expliqué (t. II, p. 137) sur la maison de Rohan, et les divers degrés d’art et de fortune qui l’ont portée au rang dont elle jouit maintenant. Il faut parler de la première érection du vicomté de Rohan en duché-pairie en faveur du célèbre duc de Rohan, gendre de l’illustre premier duc de Sully, du mariage de sa fille unique avec Henri Chabot, et de la seconde érection de Rohan en faveur de cet Henri Chabot, enfin du procès intenté par la maison de Rohan au duc de Rohan, fils unique de ce mariage, pour faire quitter à ses puînés le nom et les armes de Rohan, qui est l’oubli qu’il s’agit de réparer.
Le premier et célèbre duc de Rohan étoit mort en 1636. Sa veuve le survécut jusqu’en 1660, parfaitement huguenots l’un et l’autre jusqu’à leur mort. Henri IV érigea le vicomté