Ses représentations ne réussirent pas. Il s’inquiéta de voir Mgr le duc de Bourgogne différer son départ et observer le sien. Il redoubla donc ses instances jusqu’à s’abaisser à demander comme une grâce ce qu’il avoit d’abord proposé et offert comme une chose nécessaire au service du roi. Pendant cette lutte, les princes reçurent des ordres réitérés et absolus. Ils partirent et se rendirent à la cour. J’y étois revenu une quinzaine auparavant ; je m’y étois mis au fait de tout ce qui s’étoit passé pendant ma courte absence ; et pendant tout ce que M. le duc d’Orléans m’avoit pu donner de temps dans les trois jours d’intervalle entre son arrivée et celle des princes, je l’avois bien instruit de tout le principal et le plus pressé à savoir de ce que la contrainte des courriers et du chiffre m’avoit empêché de lui pouvoir mander. La jalousie des princes du sang, et un bel air de débauche, l’avoit rendu enclin à Vendôme par éloignement du prince de Conti. J’en craignis pour lui l’écueil sur Mgr le duc de Bourgogne. Je l’avois informé exactement et au long, quoiqu’en chiffre, des principaux événements de la campagne et de la cour. À son retour, je lui expliquai plus de détails, et je lui fis comprendre combien seroit premièrement injuste, puis dangereux pour lui dans les suites, de prendre le change. Il ne fut pas longtemps sans s’applaudir d’avoir suivi mon conseil.
CHAPITRE II.