Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 9.djvu/271

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sous le règne duquel il avoit lieu de se promettre beaucoup ; il étoit encore dans la première douleur de la perte de toutes ses espérances, lorsque cet édit acheva de l’affliger.




CHAPITRE XII.


Grand changement à la cour par la mort de Monseigneur, et ses impressions différentes. — Duc du Maine. — Duc du Maine fort mal à Marly. — Princesse de Conti. — Cabale. — Duc de Vendôme. — Vaudemont et ses nièces. — Mlle de Lislebonne abbesse de Remi-remont. — Mme la Duchesse. — Prince de Rohan. — Princes étrangers. — D’Antin. — Huxelles, Beringhen, Harcourt, Boufflers, Sainte-Maure, Biron, Roucy, La Vallière. — Ducs de Luxembourg, La Rocheguyon, Villeroy. — La Feuillade. — Ministres et financiérs. — Le chancelier et son fils. — La Vrillière. — Voysin. — Torcy. — Desmarets. — Duc de Beauvilliers. — Fénelon archevêque de Cambrai. — Union de M. de Cambrai et de tout le petit troupeau. — Duc de Charost et sa mère. — Duc et duchesse de Saint-Simon. — Conduite des ducs de Chevreuse et de Beauvilliers. — Duc de Chevreuse. — Mgr le Dauphin. — Mme de Maintenon point aux ministres, tout au Dauphin. — Ministres travaillent chez le Dauphin.


Jamais changement ne fut plus grand ni plus marqué que celui que fit la mort de ce prince. Éloigné encore du trône par la ferme santé du roi, sans aucun crédit, et par soi de nulle espérance, il étoit devenu le centre de toutes les espérances et de la crainte par tous les personnages, par le loisir qu’une formidable cabale avoit eu de se former, de s’affermir, de s’emparer totalement de lui, sans que la jalousie du roi, devant qui tout trembloit, s’en mît en peine, parce que son souci ne daignoit pas s’étendre par delà sa vie, pendant laquelle il ne craignoit rien avec raison.