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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 9.djvu/404

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CHAPITRE XVII.


Mémoire des pertes de la dignité de duc et pair, etc. — Tête-à-tête du Dauphin avec moi. — Affaire du cardinal de Noailles remise par le roi au Dauphin. — Causes de ce renvoi. — Discussion entre le duc de Beauvilliers et moi sur un prélat à proposer au Dauphin pour travailler sous lui à l’affaire du cardinal de Noailles. — Voyage de Fontainebleau par Petit-Bourg. — Dureté du roi dans sa famille. — Comte de Toulouse attaqué de la pierre. — Musique du roi à la messe de la Dauphine. — Je raccommode sincèrement et solidement le duc de Beauvilliers et le chancelier. — Famille et mort du prince de Nassau, gouverneur de Frise. — Mort de Penautier ; quel il était. — Mort du duc de Lesdiguières, qui éteint ce duché-pairie. — Neuf mille livres de pension sur Lyon au duc de Villeroy. — Mort de Pelletier, ci-devant ministre et contrôleur général. — Mort de Phélypeaux, conseiller d’État, frère du chancelier. — Mort de Serrant et du chevalier de Maulevrier ; leur famille. — Mort de la princesse de Fürstemberg ; sa famille, son caractère. — Maison de son mari. — Le tabouret lui est procuré tard par adresse. — Mariage du chevalier de Luxembourg avec Mlle d’Harlay. — Mort du cardinal de Tournou. — Mort et caractère du maréchal de Boufflers. — Danger que j’y cours. — Triste fin de vie. — Horreur des médecins. — Générosité de la maréchale de Boufflers, qui accepte à peine une pension du roi de douze mille livres.


Parmi tous ces soins et ces affaires, il falloit travailler au mémoire de nos pertes tel que le Dauphin me l’avoit demandé. De tout temps je les avois rassemblées avec les occasions qui les avoient causées autant que j’avois pu. J’avois eu cette curiosité dès ma première jeunesse ; je l’avois toujours suivie depuis ; je m’étois continuellement appliqué à m’en instruire des vieux ducs et duchesses les plus de la cour en leur temps et les mieux informés ; à constater par d’autres ce que j’en apprenois, et surtout à m’en donner à