donna tout entier, faute de mieux, et en prit l’occasion de quitter sa place d’aumônier du roi.
On sentit sur les huit heures du soir du 6 novembre, à Paris et à Versailles, un tremblement de terre si léger, qu’assez peu de gens s’en aperçurent. Il fut très-sensible vers la Touraine et le Poitou en quelques endroits, le même jour et à la même heure, en Saxe et dans quelques villes d’Allemagne voisines. En ce même temps on établit à Paris une nouvelle tontine[1].
Le grand prieur, qui n’avoit pu obtenir la liberté du fils de Massenar, dont il a été parlé lors de l’enlèvement du grand prieur en représailles par le père de cet homme qui étoit dans Pierre-Encise, avoit peu à peu obtenu quelque liberté des Suisses : il vint enfin à bout de l’avoir tout entière, et permission du roi de venir demeurer à Lyon, mais sans approcher la cour ni Paris de plus près. Il y demeura depuis tant que le roi vécut.
CHAPITRE II.
- ↑ On appelait tontine une association financière composée de personnes qui mettaient chacune un capital en commun pour en retirer une rente viagère placée sur leur tête ou sur celle d’autrui ; avec la condition que l’intérêt serait réversible à chaque décès sur les survivants. Le nom de tontine venait du Napolitain Laurent Tontin, qui avait obtenu de Louis XIII, en 1635, l’autorisation de fonder à Paris un établissement de ce genre.