Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 10.djvu/25

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chartreuse de Pavie. — L’archiduc, élu empereur, reçoit à Milan les ambassadeurs et le légat Imperiali. — Quel étoit ce cardinal. — Étiquette prise d’Espagne sur les attelages. — L’empereur à Insprück ; y reçoit froidement le prince Eugène. — Causes de sa disgrâce et ses suites jusqu’à sa triste mort. — Tortose manqué par les Impériaux. — Mariage de la fille d’Amelot avec Tavannes, qui manque la grandesse par le roi. — Mariage du chevalier de Croissy. — Six mille livres de pension à d’O. — Trois cent mille livres de brevet de retenue au duc de Tresmes, à qui cela en fait cinq cent mille. — Causes du retour du duc de Noailles et de sa secrète disgrâce. — Embarras et fâcheuse situation du duc de Noailles à la cour. — Noailles se jette à Desmarets. — Noailles brouillé avec M. [le duc] et Mme la duchesse d’Orléans, et pourquoi. — Noailles se propose de lier avec moi. — Caractère du duc de Noailles. — Je me laisse entraîner à la liaison du duc de Noailles. — Duc de Noailles, brouillé avec M. [le duc] et Mme la duchesse d’Orléans, me prie de le raccommoder avec eux. — Mes raisons de le faire ; j’y réussis. — Sa délicate mesure. — Duc de Noailles me confie à sa manière la cause de son retour d’Espagne et sa situation. — Ses vues dans cette confidence. — Son extrême désir de m’engager à le rapprocher du duc de Beauvilliers, conséquemment du Dauphin. — Mes raisons de le faire ; j’y réussis. — Ma liaison avec le cardinal de Noailles, qui devient intime jusqu’à sa mort. — Scélératesse du complot des jésuites contre le cardinal de Noailles mise au net par le paquet de l’abbé de Savoie à son oncle l’évêque de Clermont, tombé entre les mains du cardinal de Noailles, qui n’en sait pas profiter. — Cris publics. — Le Dauphin ne se cache pas sur son avis de chasser le P. Tellier, et me le dit. — Affaire du cardinal renvoyée en total au Dauphin pour la finir. — Grand mot qu’il me dit en faveur du cardinal. — Il m’ordonne de m’instruire à fond sur les matières des libertés de l’Église gallicane et sur l’affaire du cardinal de Noailles, et me dit qu’il la veut finir définitivement avec moi.


Le czar, à peine sorti d’entre les mains des Turcs, conclut le mariage du fils unique qu’il avoit de sa première femme qu’il avoit répudiée, et qu’il tenoit dans un couvent, avec la deuxième petite-fille du vieux duc Ulric de Wolfenbuttel, sœur de l’archiduchesse qu’on va voir impératrice. Le czar le conclut à Carlsbad où il prenoit les eaux, d’où il partit pour l’aller voir célébrer à Torgau ; ce fut un funeste mariage.

L’archiduc qui, depuis longtemps, n’avoit plus de pensées