Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 11.djvu/321

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majorité de Charles IX, et avec cette nouveauté que ce prince ne faisoit qu’entrer en sa treizième année, qui fut dès lors pour toujours à l’avenir réputée révolue dès qu’elle seroit commencée dans les rois mineurs, ce qui étoit en effet moins une interprétation du règlement de Charles V, approuvé et fait avec lui par tous les grands de l’État, qui fixe la majorité à quatorze ans pour les rois, qu’un changement et une nouvelle loi entée sur l’ancienne.

Le parlement de Paris députa. Il lui fut répondu que la cour des pairs n’avoit point de lieu, qu’elle étoit partout où il plaisoit au roi d’assembler les pairs, et comme il est vrai. Le parlement de Paris demeura sans action comme sans réponse, et n’a osé renouveler depuis sa prétention, lorsqu’il a plu au roi de juger des pairs, etc., dans leur cabinet avec les pairs, en quelque part que ç’ait été, avec ceux qu’ils y ont voulu appeler avec eux. Cela est arrivé plusieurs fois.

Le jugement du duc de La Valette rendu dans le cabinet de Louis XIII, à Saint-Germain en Laye, après la levée du siège de Fontarabie, en est un des derniers exemples. Le premier président y fut appelé avec quelque peu de membres du parlement ; et comme la séance étoit autour de la table du conseil, les pairs en occupèrent les premières places aux deux côtés, les officiers de la couronne ensuite, et le premier président après eux, sans aucune difficulté.

La régence de Marie de Médicis est le premier exemple que le parlement puisse alléguer d’être entré dans les matières d’État et de gouvernement, si on excepte celles des différends avec Rome, où la politique des rois a toujours voulu mettre le parlement entre eux et cette cour, et lui faire faire ce qu’ils ne vouloient pas paroître faire eux-mêmes. L’enregistrement des traités de paix n’est rien, puisque le parlement ne fut jamais consulté pour les négocier et les conclure. C’est, ut notum sit, comme des édits, déclarations, ordonnances, lettres patentes, et pour qu’il règle leurs jugements dessus entre particuliers, si quelqu’