Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 11.djvu/357

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mais sans carreaux, du prévôt de Paris, qui y est aussi couché avec son bâton de velours blanc à la main ; mais il demeure découvert, n’a point de voix, et se range pour faire place au chancelier ou au garde des sceaux, qui monte par ce degré pour aller parler au roi, et le redescend pour revenir à sa place.

4. Séance du chancelier, ou, en son absence, du garde des sceaux. C’est la place du greffier aux grandes audiences, qui est au bas des marches du petit degré du roi. Le greffier, en l’absence du roi, est là sur un tabouret, son petit bureau devant lui dans l’angle, et tourné en angle. Le roi présent, le chancelier est tourné de même avec le même petit bureau devant lui. Au lieu du tabouret du greffier, il a un siège à bras, sans aucun dossier, couvert de la même queue du tapis du marchepied du roi, mais de façon qu’elle vient à fleur de terre devant son siège, et qu’il n’a point les pieds dessus. Cette espèce de siège unique pour lui, et dont le garde des sceaux use en son absence, et qui sert aussi aux Te Deum, est moins une distinction qu’un secours donné à la vieillesse si ordinaire à ces officiers-là de la couronne, qui ne pourroient demeurer longtemps assis sans quelque appui.

5. Petit bureau du greffier devant le chancelier, qui n’est couvert alors que comme à l’ordinaire. Quoique le chancelier et son petit bureau soient en bas comme tous les magistrats, on l’a marqué ici de suite, à cause de ses allées vers le roi, et du tapis du marchepied du roi, qui couvre son siège.

6. Séance de la reine régente ou du régent s’il y en a, du sang royal et des pairs. Le roi présent ou absent, ils sont assis de suite sans intervalle ni autre distinction en rang d’aînesse et d’ancienneté. Après eux les officiers de la couronne au rang de leurs offices entre eux, excepté le chancelier et le grand chambellan dont on a marqué la séance. Les officiers de la couronne qui sont pairs siègent en leur rang d’ancienneté parmi les pairs. Si le grand chambellan est pair, il demeure en la séance de son office et opine seul après tout le côté droit, et avant tout le côté gauche. Le roi n’étant pas présent, les pairs ecclésiastiques siègent sur ce même banc, après eux tous les pairs, ensuite les conseillers d’honneur, puis quatre maîtres des requêtes et non plus, après eux le doyen du parlement et les conseillers, et parmi, les conseillers honoraires. Mais il n’y a jamais place pour ces magistrats.

7. Espace de trois ou quatre places joignant le coin du roi entièrement débourré, et bien plus bas que les bancs de séance qui sont à droite et à gauche d’égale hauteur, largeur et profondeur, avec un marchepied tout du long des deux côtés, d’égale hauteur et largeur. Ces bancs d’égale façon, couverts de la même étoffe bleue fleurdelisée jusqu’à terre sans traîner et les dossiers de même. Sur ce débourré, dont on a parlé ci-devant, personne n’y seoit. C’est du côté droit, ce qui reste vide par respect du roi quand il est au parlement, et fait l’espace qu’occupent, en s’élargissant également des deux côtés, les marches du marchepied du roi, où le débourré paroît alors en espace comme de l’autre côté qui est en l’absence