les autres, ainsi que nous tous. Mais il ne s’y fit rien. Nous déplorâmes un schisme et une scission fatale ; et, après être demeurés ensemble fort tard, nous résolûmes de ne plus battre l’air en vain, de céder à la trahison, d’une part, et à l’entraînement de l’autre, et de laisser aux temps et aux occasions à faire repentir le régent de son manquement de parole et de son déni de justice, et à ces messieurs de chez M. d’Harcourt à se mordre longuement les doigts de leur duperie et de leur conduite qui perdoit tout entre nos mains. Nous nous embrassâmes les uns les autres, et nous nous promîmes une amitié et une union réciproques entre nous, auxquelles pas un n’a manqué. À l’égard des autres, froideur et civilité.
Ainsi par l’ambition et les artifices du duc de Noailles et de ses consorts, et la simplicité de leurs dupes, se fit cette meurtrière division qui mit fin à nos poursuites, donna lieu au parlement de triompher moins de nous que du régent, et procura à ce prince un court repos qu’il paya chèrement après. Prenons haleine après un si fâcheux récit, et retournons sur nos pas, dont, pour l’achever de suite, il nous a fort détournés.
CHAPITRE XII.