On vit à la cour des nouveautés singulières, qui en produisirent bientôt après de plus étranges. Rien n’égaloit l’orgueil de Mme la duchesse de Berry, comme on l’a dit et montré ailleurs, et son empire sur l’esprit de M. le duc d’Orléans étoit toujours le même, quoique peu mérité. Elle se mit en tête de vouloir avoir un capitaine des gardes. Jamais fille de France n’en avoit eu. C’étoit un honneur inconnu même aux reines mères et régentes, jusqu’à la dernière, mère de Louis XIV, qui en eut un. Madame n’y avoit jamais songé, et M. le duc d’Orléans résista d’abord à cette fantaisie, mais il y céda bientôt, et voulut en même temps que Madame en eût un, puisqu’elle étoit de même rang que Mme la duchesse de Berry, et il se chargea de le payer, parce que Madame, dont la maison étoit grosse, et les revenus ne l’étoient pas, n’en voulut pas faire la dépense. Elle choisit Harling, gentilhomme allemand, qui avoit été nourri son page, dont elle affectionnoit la personne et la famille, qui étoit lieutenant général, et qui s’étoit distingué à la guerre. Il étoit fort honnête homme d’ailleurs, doux et simple, avec de l’esprit, et le même qui fit avec Peri cette belle et singulière retraite d’Haguenau, après l’avoir bien défendu, comme je l’ai raconté en son temps.
Mme la duchesse de Berry choisit le chevalier de Roye, qui l’avoit été de M. le duc de Berry. Il étoit le dernier des frères du comte de Roucy, et n’avoit rien ; il épousa bientôt