Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 13.djvu/443

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Il étoit veuf d’Anne Radziwil, puis d’une Lubomirski, dont il n’eut point de garçons, et fit depuis un troisième mariage d’inclination si inégal qu’il n’en a jamais osé parler, et que les enfants qu’il en auroit ne succéderoient point. Charles-Philippe étoit frère de l’évêque d’Augsbourg, tombé en enfance, et du grand maître de l’ordre Teutonique dont on a parlé sur Trèves et Mayence, dont il eut les deux coadjutoreries.




CHAPITRE XXI.


Soupçons et propos publics contre la reine d’Espagne et Albéroni. — Dégoût et licence del Giudice. — Triste état et emploi des finances. — Dégoût d’Albéroni sur Hersent. — Incertitudes d’Albéroni au dehors. — Le Prétendant tire quelques secours de lui, se retire à Avignon faute d’autre asile. — Les puissances maritimes offrent des vaisseaux à l’Espagne. — Leur intérêt. — Indiscrète réponse d’Albéroni. — Plaintes. — Frayeur de l’Italie du Turc et de l’empereur. — Albéroni trompe Aldovrandi, attrape les décimes et se moque de lui. — Ses vues. — Offres de l’Angleterre à l’Espagne contre la grandeur de l’empereur en Italie. — L’Angleterre se plaint d’Albéroni et le dupe sur l’empereur. — Le roi d’Angleterre veut aller à Hanovre. — Wismar rendu. — Frayeur des Hollandois de l’empereur. — Hauteurs partout des Impériaux. — Vues et adresses des Hollandois. — Hardiesse et scélératesse de Stairs. — Imprudence du régent. — Sagesse de Cellamare. — Canal de Mardick. — Naissance d’un fils à l’empereur. — Folle catastrophe de Langallerie. — Scélératesse ecclésiastique et temporelle de Bentivoglio. — Situation et inquiétudes d’Albéroni. — Parlements d’Angleterre rendus septénaires. — Vue et conduite des ministres anglois et de la Hollande à l’égard de la France et de l’empereur. — Albéroni inquiet se prête un peu à l’Angleterre. — Ses haines, ses fourberies, ses adresses, son insolence. — Albéroni veut savoir à quoi s’en tenir avec l’Angleterre ; ne tire de Stanhope que du vague, dont Monteléon voudroit que l’Espagne se contentât. — Souplesses de l’Angleterre pour l’Espagne. — Friponnerie et faussetés de Stanhope