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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 14.djvu/210

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pour empêcher un traité entre l’Espagne et la Hollande. — Conversation importante chez Duywenworde, puis avec Stanhope. — Mesures de Beretti contre l’union de la Hollande avec l’empereur, et pour celle de la république avec l’Espagne. — Motifs du traité de l’Angleterre avec la France, et du désir de l’empereur de la paix du Nord. — Divisions en Angleterre et blâme du traité avec la France. — Menées et mesures des ministres suédois et des jacobites. — Méchanceté de Bentivoglio à l’égard de la France et du régent. — Étranges pensées prises à Rome de la triple alliance. — Instruction et pouvoir d’Aldovrandi retournant de Rome en Espagne. — Manèges d’Albéroni pour avancer sa promotion. — Son pouvoir sans bornes ; dépit et jalousie des Espagnols. — Misères de Giudice. — Vanteries d’Albéroni. — Il fait de grands changements en Espagne. — Politique et mesures entre le duc d’Albe et Albéroni. — Caractère de Landi, envoyé de Parme à Paris. — Vives mesures d’Albéroni pour détourner les Hollandois de traiter avec l’empereur, et les amener à traiter avec le roi d’Espagne à Madrid. — Artificieuses impostures d’Albéroni sur la France. — Il se rend seul maître de toutes les affaires en Espagne. — Fortune de Grimaldo. — Giudice s’en va enfin à Rome. — Mesures d’Albéroni avec Rome. — Étranges impressions prises à Rome sur la triple alliance. — Conférence d’Aldovrandi avec le duc de Parme à Plaisance. — Hauteur, à son égard, de la reine d’Espagne. — L’Angleterre, alarmée des bruits d’un traité négocié par le pape entre l’empereur et l’Espagne, fait là-dessous des propositions à Albéroni. — Sa réponse à Stanhope. — Son dessein. — Son artifice auprès du roi d’Espagne pour se rendre seul maître de toute négociation. — Fort propos du roi d’Espagne à l’ambassadeur de Hollande sur les traités avec lui et l’empereur.


Mortagne, chevalier d’honneur de Madame, dont j’ai parlé quelquefois, avoit une espèce de maison de campagne dans le fond du faubourg Saint-Antoine, ou il demeuroit le plus qu’il pouvoit. M. de Guéméné, qui n’aimoit point à marier ses sœurs ni ses filles, et qui ne se corrigeoit point par l’exemple de ses sœurs qui s’étoient enfin mariées sans lui, avoit une de ses filles dans un couvent tout voisin de la maison de Mortagne, lequel avoit fait connoissance avec elle, et pris grande pitié de ses ennuis et de la voir manquer de tout. Il y suppléa par des présents, et l’amitié s’y mit de façon qu’ils eurent envie de s’épouser. Les Rohan