Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 15.djvu/55

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tout entières, parce qu’il en demeure toujours pour le guet et par force congés, ne sont, ou d’aucun usage ailleurs, ou d’un usage inutile. Jamais leur guet n’est auprès du roi dans pas un lieu de ses demeures ; ce guet l’accompagne seulement de Versailles à Fontainebleau ou à Compiègne, ou en de vrais voyages. Dans ces voyages même ils ne sont jamais dans les lieux où le roi couche, excepté que, en des cas assez rares, un petit détachement de mousquetaires des deux compagnies [s’y trouve], pour fournir aux sentinelles extérieures et suppléer au régiment des gardes ou autre garde d’infanterie par les chemins, les gardes du corps environnant toujours le carrosse du roi aux deux côtés et derrière, et quelques-uns devant ; qu’en avant de tout et en arrière de tout, il y a un détachement de gens d’armes et de chevau-légers, et quatre mousquetaires à la tête de l’attelage du roi, qui tous se relayent de distance en distance. De service de cour, aucun autre qu’un officier principal de chacun de ces corps en quartier, qui prend l’ordre du roi au sortir de son souper, quand le capitaine ne s’y trouve pas, et un maître de chaque corps, botté, en uniforme, qui prend l’ordre du roi tous les jours sur son passage, pour aller à la messe ; et à ces deux ordres du matin et du soir jamais rien à faire, parce que, s’il y avoit quelque ordre à donner pour la guerre, pour une revue, pour un voyage, etc., cela se passoit toujours du roi au capitaine, ou si la chose pressoit, et qu’il n’y frit pas, à l’officier de quartier. Par ce court détail je ne voyois point d’utilité pour la guerre ni pour le service, encore moins pour celui de, la cour, ni [pour] sa décoration, à entretenir des troupes si chères, et qui, à la valeur près, n’étoient bonnes que pour la magnificence et la décoration des revues, auxquelles le feu roi ne s’étoit que trop plu.

Question après de la manière de s’en soulager. Rien de plus aisé pour la gendarmerie : la réformer, laisser crier les intéressés, continuer une pension aux maréchaux des logis,