Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 17.djvu/172

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roi, quoiqu’on sût bien qu’il avoit eu là-dessus la main forcée comme sur les dispositions de son testament et de son codicille en faveur du duc du Maine ; que, le cas avenant, cette prétention à la couronne pouvoit renverser l’État par le choc des forces de l’intrus et de celles de la nation qui ne se laisseroit pas priver d’un si beau droit, qui lui étoit si certainement et si constamment acquis, et dont les étrangers sauroient profiter pour s’agrandir des provinces à leur bienséance ; et de là s’étendre sur la nécessité d’un châtiment tel qu’il ôtât pour toujours un pareil dessein de la tête des plus ambitieux et des plus puissants, et de celle des rois par orgueil ou par faiblesse, auxquels le royaume n’appartient point comme une terre à un particulier, mais comme un fidéicommis qui est perpétuellement affecté à l’aîné de génération en génération, à moins qu’une couronne présente, une vaste monarchie, un trône étranger vacant où un prince françois est appelé, par le testament du dernier roi mort sans postérité de lui ni de ses prédécesseurs rois de sa maison, testament appuyé de l’exprès consentement et des vœux de toute cette nation, ne fasse préférer une couronne présente aux futurs les plus contingents, et que toute l’Europe, avec la monarchie vacante, ne stipule la renonciation à la possible succession, avec le gré et le consentement du roi de France et les solennités célébrées pour cette renonciation ; qu’un roi de France n’a pas le pouvoir de disposer de sa couronne, laquelle suit de droit et par elle-même cette aînesse de génération en génération ; et si la race masculine vient à manquer, le droit commun acquiert alors tout son droit, qui donne à la nation celui de se choisir un roi et sa postérité légitime masculine pour lui succéder tant qu’elle durera de génération en génération par aînesse ; appuyer sur l’attentat de troubler cet ordre, et sur tous les points qui viennent d’être mis sous les yeux.

Passer de là au second crime : ameutement de gens à qui